Le tribunal de commerce a tranché ce jeudi après-midi. L’hôtel-restaurant réputé de l’Épine a été placé en redressement judiciaire en attendant un éventuel repreneur ou une meilleure santé.
Si la cuisine reste de très bon niveau tant au restaurant qu’à la brasserie, et si les chambres semblent confortables, côté finances c’est plutôt un goût amer qui se dégage vite. Rien ne va plus aux « Armes de Champagne » en termes de tiroir-caisse et de bilan comptable. C’est un peu ce qui est ressorti de l’audience du tribunal de commerce de Châlons-en-Champagne qui a rendu son jugement jeudi 20 février : le redressement judiciaire. Mieux que la liquidation ou le dépôt de bilan penseront les adeptes de positive attitude.
Une dernière chance sous forme de période d’essai est donc offerte aux propriétaires qui devront trouver un repreneur potentiel sérieux ou rééquilibrer dettes et actifs. « C’est une procédure tout à fait classique », nous confie un magistrat. Que s’est-il passé pour que cette magnifique adresse, à l’intérieur sobre et élégant, adresse connue et réputée bien au-delà des frontières départementales en arrive là ?
La récession conjuguée à une valse des chefs, dont certains ont jeté le tablier en pleine saison, peut s’avérer un début d’explication. La cuisine de caractère mélangeant classicisme et créativité donnant des plats aux saveurs délicates, aurait pu sauver les « Armes ». Mais patatras, en 2009, la perte du macaron Michelin qui a orné l’entrée de l’établissement trente-cinq années durant, est peut-être une autre explication.
Investissements et bistrot
La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu et quelque peu décontenancé les propriétaires et leurs fidèles clients amateurs de bonnes tables. Pascal Fouassier et son épouse Christèle n’avaient pas hésité à investir et à remonter leurs manches ces derniers temps, en créant notamment un bistrot de très grande qualité sur site, mais visiblement, rien n’a suivi côté trésorerie. Créé en 1908 par Angeline Pérardel, grand-mère de l’ancien propriétaire, c’est ensuite Thérèse Pérardel qui avait repris les commandes de l’établissement en 1946, avant que Jean-Paul Pérardel ne devienne le nº1 en 1962, rejoint par Denise son épouse en 1966. C’est très exactement le 1er septembre 2004, que la famille Pérardel cédait cette belle affaire à Pascal Fouassier que nous avons tenté de contacter, mais sans succès.
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