Social. Les salariés de l’entreprise Isoplas Pro à Harfleur craignent pour leur avenir. Suite à la liquidation récente du groupe Huis Clos, la société spécialisée en menuiserie industrielle est dans la tourmente.
C’est aujourd’hui à partir de quinze heures que les choses vont se jouer. Le comité d’entreprise extraordinaire qui se tient chez Isoplas Pro devrait être déterminant pour l’avenir de cette entreprise implantée à Harfleur. Les 174 salariés de la société spécialisée dans la menuiserie en PVC et en aluminium craignent en effet qu’un redressement judiciaire ne soit prononcé. Filiale du groupe Huis-Clos liquidé par le tribunal de commerce de Rouen la semaine dernière (voir ci-dessous), Isoplas Pro redoute l’effet domino. « Huis Clos était notre principal client. C’était 50 % de notre activité… » rappelle Jonathan Delaunay, délégué syndical CGT et secrétaire du CE.
Course contre la montre
Alors comment faire pour sauver le site et ses emplois ? Le responsable syndical admet que la situation est complexe. « Nous avons contacté les maires d’Harfleur et de Gonfreville l’Orcher pour les alerter sur notre situation. On nous a dit qu’il existait des fonds de soutien mis en place par le Ministère du redressement productif. Mais les choses ne sont pas simples. Le temps est contre nous. Plus les choses traînent, plus le risque est grand pour l’entreprise. La direction, elle, reste silencieuse. Pourtant nous la sollicitons sans cesse, parfois plusieurs fois par jour, pour avoir des explications ». L’incompréhension est d’autant plus grande que les carnets de commandes sont pleins selon Joël Maugendre, délégué du personnel. Mais suite à la liquidation de Huis-Clos, Isoplas Pro n’a plus la « matière première » pour fabriquer près de 1 000 châssis en aluminium et 1 500 châssis en PVC qui sont commandés. Les salariés veulent se battre pour ses clients, 500 artisans qui constituent encore aujourd’hui 50 % de l’activité. « Il y a un vrai savoir-faire. Nous faisons aussi du sur-mesure. Nous travaillons pour les particuliers par exemple. Mais tout ce volume ne semble pas suffisant..» regrette quant à lui Cédric Lemonnier, délégué du personnel. Autre sentiment de « gâchis » qui semble planer, le fait qu’Isoplas Pro ait investi lourdement les années précédentes. « Nous avons un outil quasiment neuf. Près de 6,5 millions d’euros ont été investis pour agrandir les locaux. Notre site s’étend sur 10 000 m² dont 6 000 m² sont dédiés à la production. Nous avons dix-sept quais de déchargement. Il y a un an, nous faisions encore des heures supplémentaires. Des équipes de nuit avaient même été mises en place. Nous n’avons rien vu venir… » indique Cédric Lemonnier. Joël Maugendre, lui, a dix années d’ancienneté au sein de l’entreprise. Il ajoute que la moyenne d’âge des salariés est relativement jeune. « Ça tourne entre 35 et 40 ans pas plus. Les gens ont entre 10 et 20 ans d’ancienneté. Nous avons toutes sortes de profils, agents de maintenance, opérateurs sur chaîne, opérateurs de saisie, chargés de clientèle ou encore des personnes travaillant au service qualité…
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