Procédures collectives et ventes aux enchères

 

Comment les librairies Mona Lisait ont été placées en liquidation judiciaire

Source: challenges.fr   |  24 octobre 2013
ENQUETE Malgré l'intérêt d'un repreneur, les 11 magasins de l'enseigne, lourdement déficitaire, ont fermé. L'administrateur judiciaire pointe la responsabilité de la CGT, qui se défend.
Dans ce dossier, tous les acteurs sont d’accord pour le dire: "c’est du gâchis". Déficitaire et endettée, la chaîne de librairies Mona Lisait, qui compte onze boutiques en France dont huit à Paris (une douzième, indépendante, n'est pas concernée), a été déclarée en liquidation judiciaire la semaine dernière, comme l’a relevé le site Actualitté. Les magasins ont fermé leurs portes, laissant une cinquantaine d’employés sur le carreau. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour l’industrie du livre et de la culture, après la liquidation cette année des Virgin Mégastore et la mise en vente des 57 magasins de Chapitre. L’événement se produit dans un contexte où le nombre de librairies, pressées par la concurrence, se réduit peu à peu, notamment à Paris (même Del Duca a disparu). Une offre de reprise a échoué Tout n’est pas perdu. Des repreneurs peuvent se manifester jusqu’au 5 novembre auprès du liquidateur judiciaire pour faire des offres. Mais il y a peu de chances que la chaîne Mona Lisait, créée en 1987 et propriété d’un actionnariat familial qui ne souhaite plus en assumer la direction opérationnelle, reprenne vie le mois prochain. "Ca va devenir du prêt-à-porter ou de la restauration", soupire Yannick Burtin, le patron de la librairie parisienne Le Merle Moqueur, un temps en lice pour reprendre l’affaire. Car c’est le plus triste dans l’histoire: il y avait un candidat crédible, réputé dans le milieu du livre, prêt à essayer de redresser la barre, qui a finalement abandonné. "M. Burtin a paniqué, face à l’intervention inopportune, déplacée et disproportionnée de la CGT", accuse l’administrateur judiciaire, Me David Lacombe, nommé au mois de mars. Dans sa bouche, "la CGT" désigne ici Karl Ghazi, secrétaire général de la branche Commerce à Paris. Cet ex-salarié de la Fnac, qui s’est fait connaître du grand public ces dernières semaines pour avoir incarné la lutte contre le travail de nuit à Sephora (voir l’interview réalisé à ce propos par Challenges), est intervenu pleinement dans le dossier fin septembre – c’est à ce moment-là que les discussions se sont tendues pour finalement échouer. Il réplique que le repreneur "est quelqu’un qui ne veut pas discuter. Quand on lui a parlé de chiffres, il s’est violemment emporté." Près d’un mois après, Yannick Burtin refuse de polémiquer: "je ne veux pas donner l’impression de poursuivre par voie de presse le bras de fer avec la CGT." Une entreprise en lourde perte, mais au modèle prometteur L’histoire débute au mois de mars, quand la société derrière la marque Mona Lisait, "Boulevard du Jean", est placée en redressement judiciaire. Elle s’apprête à clôturer son exercice 2012-2013 sur une perte nette de 1,4 million d’euros et un chiffre d’affaires en baisse de 15%, à 4,2 millions. C’est autant la conséquence de la crise traversée par le secteur que d’une gestion interne chaotique. Pourtant, le modèle d’affaires de Mona Lisait, spécialisée dans les beaux-livres et les livres neufs soldés, garantit à la société des marges élevées sur certains produits: jusqu’à 60%, affirme Karl Ghazi! "La capacité de Mona Lisait, c’était de très bien acheter, commente David Lacombe. Parfois, elle vendait des livres 15 euros qu’elle avait achetés 1 euro." Pour Karl Ghazi, c’est avant tout un problème de trésorerie: "le sentiment général dans l’entreprise, c’est qu’il fallait réinjecter de l’argent pour que cela reprenne", dit-il.

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