Lors de la reprise d’Euromotte par le groupe Verbeke-Van Damme, laRégion wallonne a décidé d’investir. Elle s’est sentie flouée lors de la faillite.
Durant les années 90, le secteur du textile est frappé par la crise. Mouscron n’échappe pas au marasme et en novembre 1994, la société Euromotte est déclarée en faillite. Pour sa reprise, deux pistes se dégagent. D’un côté, la société renaisienne Utexbel et de l’autre, le groupe Verbeke-Van Damme. Le deuxième, dirigé par Filip Verbeke, un magnat du textile à l’époque, et Laurent, François et Sophie Van Damme remportent le marché. Son offre est privilégiée car le groupe promet de sauvegarder l’activité durant au moins trois ans et de maintenir la totalité des emplois de la société.
Mais, le groupe Verbeke-Van Damme sait qu’il ne peut agir seul. S’il est prêt à investir 75 millions de francs belges grâce à la création d’une société (Euromotte Filatures) sur fonds propres, il a besoin d’aide. Celle-ci vient de la Région wallonne. Séduite par le volet social de la reprise, elle se dit prête à investir 30 millions de francs dans le capital de la société, à accorder un prêt à long terme de 45 millions et à se porter garante pour l’autre prêt contracté par le groupe industriel.
Sur papier, la proposition semblait parfaite et on pensait l’entreprise de textile sauvée. Mais, les faits se sont déroulés bien différemment. Au fur et à mesure, les dettes se sont accumulées et EM Filatures a disparu du paysage en 1998. Dans cette nouvelle faillite, la Région wallonne, qui agissait par le biais de la Sowagep, s’est sentie flouée. Elle clame haut et fort être la victime d’une escroquerie de la part du groupe Verbeke-Van Damme. Pour elle, la société EM Filatures a juste servi d’appât pour obtenir l’argent et en profiter pour renflouer les caisses des autres sociétés de celui qui a été surnommé le «Bernard Tapie» belge.
Même si le tribunal correctionnel a déclaré les faits prescrits en 2007, le dossier a (sur base d’un article de loi) de nouveau animé les débats de ce jeudi. La Région wallonne s’est constitué partie civile et réclame la totalité du montant investi à l’époque (approximativement 1,9 M d’euros) ainsi qu’un euro provisionnel pour couvrir les moyens humains mis en place pour traiter ce dossier.
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