L’unique épicerie du village est en redressement judiciaire. Flora et Morgane Valcour, mère et fille, lancent un cri du cœur pour sensibiliser les clients
«C’est parce que je n’ai plus le choix que je m’adresse à vous. » La semaine dernière, Flora Valcour a déposé une lettre, écrite d’un seul trait, sur le comptoir de sa petite supérette Coop, à Saint-Hippolyte. Depuis le 6 novembre 2012, l’unique épicerie du village est en redressement judiciaire. « Je dois surtout éponger des dettes personnelles. Mais mon chiffre d’affaires n’est pas assez important pour le tribunal », explique-t-elle.
Depuis plusieurs mois, Flora et sa fille Morgane se battent pour la petite Coop qui, pourtant, ne désemplit pas certains matins. « Mon chiffre d’affaires chute depuis deux ou trois ans, parce que les gens vont vers les grandes surfaces. Mais on peut y arriver. C’est possible », lance-t-elle.
•Ouverte sept jours sur sept
Depuis quelques jours, une pétition circule dans le village, à l’initiative de quelques clients. « Ce serait révoltant que le dernier commerce du village ferme. Je ne peux pas le concevoir », assure Chantal, qui vient régulièrement y faire ses courses. Ouverte il y a treize ans sur la commune, l’épicerie fait aussi office de dépôt de pain et de gaz. Elle est ouverte tous les jours de l’année - sauf le 25 décembre et le 1er janvier - et dépanne à tout moment. Un vrai service de proximité, utile et indispensable à la vie de village que veut aujourd’hui mettre en avant Flora Valcour.
En informant sur ses difficultés, elle a cherché à sensibiliser sa clientèle. Un cri du cœur qui a frappé juste. Depuis qu’elle a écrit cette lettre, certains clients sont revenus. « Ils prennent conscience de ce qu’ils vont perdre. Aujourd’hui, la seule solution pour sauver l’épicerie, c’est bien de faire remonter le chiffre d’affaires », assure-t-elle.
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