Le sort de l’association caritative La Solidarité, née en 1898, sera examiné au tribunal de Lille, le 8 novembre. Après trois ans de redressement judiciaire, l’état de ses finances ne s’est pas amélioré. L’association lance un appel aux donateurs.
Ce n’est pas la folle ambiance à la « Soli ». Association historique de Roubaix, fondée par un pasteur de l’église réformée à la fin du XIXe siècle, elle risque de mettre la clef sous la porte de la pire des manières : un « tout doit disparaître » consécutif à une liquidation judiciaire.
Depuis 2010, l’association est en redressement judiciaire, suite à une première bourde : des emplois aidés avaient été recrutés à tour de bras en 2005 et 2006, mais leurs cotisations n’avaient pas été réglées. Depuis, nouvelle « erreur » : entre 2011 et 2013, l’association a omis de régler pendant une année et demie les cotisations patronales concernant ses 2,5 salariés. « Fin 2010, notre comptable a conclu que l’Urssaf nous devait de l’argent, et du coup, j’ai cru pouvoir ne plus payer l’Urssaf », explique Dominique Dumontet, le président de l’association.
Après une phase de tentative de règlement à l’amiable de la situation, l’Urssaf, qui estime que la situation de la Solidarité est trop critique pour qu’elle puisse se relever (lire ci-contre), a fini par la poursuivre en justice pour réclamer sa liquidation. Et c’est le 8 novembre que les parties doivent s’expliquer au tribunal de Lille.
Dominique Dumontet espère pouvoir obtenir un report de l’audience pour se donner le temps d’obtenir une aide exceptionnelle de ses partenaires et donateurs. Les conseillers régionaux EELV Majdouline Sbaï et Myriam Cau ont été sollicités, ainsi que les conseillers généraux PS Renaud Tardy et Mehdi Massrour. Mais c’est surtout vers la mairie de Roubaix que ses regards se tournent : « On a demandé un rendez-vous au maire, on attend toujours », note Dominique Dumontet, qui, fataliste, lâche que « la logique voudrait qu’on soit liquidé ».
A priori, il ne faudra pas trop compter sur la municipalité roubaisienne : interrogé hier, le maire Pierre Dubois a fermé la porte à tout coup de pouce « étant donné les circonstances ». « On ne peut pas venir en bout de course à chaque fois pour régler tous les problèmes des associations en difficulté », ajoute le maire. Côté de la Solidarité, on estime pâtir des critiques formulées contre la mairie sur le sujet des Roms. « On paie notre indépendance d’esprit », fustige Nawal Badaoui, salariée de l’association. Et quand même un peu un manque de rigueur comptable.
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