Se retrouvant en lourde perte, l'enseigne Mona Lisait a dû fermer ses onze librairies, et ce malgré l'intérêt d'un repreneur potentiel.
Après la fermeture cette année des Virgin Megastore, c'est au tour des librairies Mona Lisait de déclarer forfait. Déficitaire et endettée, l'enseigne a été mise en liquidation judiciaire et ce, malgré l'intervention de Yannick Burtin, patron de la librairie parisienne Le merle moqueur, qui se proposait de reprendre l'entreprise. Ce dernier et la CGT du personnel de la société n'ayant pas trouvé un terrain d'entente favorable, les négociations n'ont pas abouti et se sont soldées par un échec. Ultime et maigre espoir pour Mona Lisait, les possibles repreneurs ont jusqu'au 5 novembre, dernier délai pour se manifester encore...
Une enseigne au modèle prometteur...mais en lourd déficit
Au mois de Mars dernier, la société Boulevard du Jean, qui représente l'enseigne des librairies Mona Lisait, est placée en redressement judiciaire. Sur une perte nette de 1,4 million d’euros et un chiffre d’affaires en baisse de 15%, à 4,2 millions durant l'année 2012-2013, elle était sur le point de déclarer forfait. Le 16 octobre 2013, le tribunal de commerce de Paris prononce sa liquidation judiciaire. Pourtant, cette enseigne de librairies spécialisée dans les beaux-livres et les livres neufs soldés, garantissait à la société des marges jusqu'à 60% sur certains produits: "La capacité de Mona Lisait, c’était de très bien acheter", précise Maître David Lacombe, représentant de l'administrateur judiciaire nommé au mois de mars, Maître Gorins, pour le cabinet AJ Associés, "Parfois, elle vendait des livres 15 euros qu’elle avait achetés 1 euro".
Désaccord entre le repreneur et la CGT
C'est au début du mois de septembre que Yannick Burtin, libraire et patron du Merle moqueur devient candidat à l'accession de l'enseigne en déroute Mona Lisait. A l'initiative d'un plan de continuation de la société, il prévoyait la reprise des onze boutiques et de la dette, le rachat du capital et des comptes courants d’actionnaires pour un euro et un investissement de 500.000 euros pour relancer la machine. Toutefois il précisait que pour ce faire, une réduction de la masse salariale de 30% et une suppression du 13 ème mois seraient nécessaires. Justifiant la réaction agacée de la CGT de l'entreprise face à cette proposition, une représentante et un délégué du personnel expliquent : "Nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait pas de négociation possible. M. Burtin avait une position très dure: c’était à prendre ou à laisser".
Echec de l'offre de relance de Mona Lisait
Comme relaté dans Challenges.fr, durant le mois qu'ont duré les négociations, les syndicalistes en plein doute confirment n’avoir jamais obtenu un business-plan, se demandant même si Yanick Burtin avait bien les fonds nécessaires pour racheter la chaine de librairies. Le patron du Merle Moqueur explique quant à lui avoir reculé après avoir considéré le "risque" trop grand au regard de l’engagement financier promis: "Il n’y avait pas d’assurance que le plan soit mis en oeuvre, et les plus à plaindre dans l’affaire sont malheureusement les salariés".
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