Les Européens ont du mal à se mettre d'accord sur une brique essentielle pour sortir définitivement de la crise financière. Le temps presse.
L'union bancaire est-elle en train de s'enliser ? Le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, Ewald Nowotny, a tiré la sonnette d'alarme, vendredi, lors d'une intervention devant des spécialistes de la finance, à Paris. "Je ne suis pas très optimiste quant à la possibilité de trouver une solution politique sur le mécanisme de résolution", a-t-il prévenu.
Après avoir fait de la Banque centrale le superviseur unique des banques de la zone euro, les ministres des Finances de l'Union européenne négocient actuellement sur le second pilier de l'Union bancaire, le mécanisme unique de "résolution". Il s'agit d'instaurer un organe européen chargé de gérer la mise en faillite ou la restructuration des banques, sans recourir, dans l'idéal, à l'argent du contribuable.
L'Allemagne bloque
Mais le projet déposé en juillet par la Commission européenne sur la table des ministres ne fait pas l'unanimité. Pour être sûre que la proximité entre les autorités bancaires nationales et les banques ne vienne pas perturber le choix de mettre ou non une banque en faillite, Bruxelles a en effet proposé d'être le responsable final de cette décision ultrasensible. Selon le texte présenté par le Français Michel Barnier, c'est elle qui prendrait la décision formelle de mettre en oeuvre une résolution, après avoir été alertée par le nouveau superviseur européen des banques (la BCE). Un conseil de résolution unique serait ensuite chargé de préparer un schéma de redressement, de décider des moyens à utiliser et des délais à imposer, sur la base d'un testament que toute institution financière aura eu à préparer préalablement. Alors, et alors seulement, les autorités nationales de supervision (l'ACPR en France) mettraient en application le plan de redressement - ou de faillite ordonnée - sous l'autorité du conseil de résolution unique.
Lire l'article complet