Une entreprise de conditionnement de produits cosmétiques a été placée en redressement judiciaire, suite à un contentieux avec la marque Yves Rocher.
Située en zone franche, l'entreprise Aisne conditionnement a été mise en redressement judiciaire au début du mois, en dépit des avantages fiscaux. Une rupture de contrat avec son plus gros client, Yves Rocher, serait à l'origine de cette situation, qui, si elle ne s'arrange pas, mettra en péril une quinzaine d'emplois.
Créée il y a trois ans, la société s'occupe de recevoir et de préparer des produits, en l'occurrence cosmétiques, avant de les transmettre aux distributeurs. Le parfum, par exemple, arrive dans des bidons et ressort dans des flacons. Au départ, l'entreprise songeait à diversifier son activité (cf L'Aisne Nouvelle du 01/04/2010). Elle n'en a pas eu le temps.
La collaboration avec la marque Yves Rocher a été brève, alors que le groupe client représente 60 % du chiffre d'affaires d'Aisne conditionnement. Le patron, Raymond Delalay, a lancé une procédure contre le Goliath des cosmétiques devant le tribunal de commerce de Roubaix, pour une rupture de contrat qu'il ne reconnaît pas.
60 000 € d'investissement « à la demande du client »
« On a démarré à cause d'eux [Yves Rocher], parce que les commandes étaient là », relate Raymond Delalay, dans l'incompréhension, mais sans pour autant parler de partenariat. « On a fait plus de 60 000 € d'investissements à la demande d'Yves Rocher », pour rénover les locaux notamment.
Un des produits, figurant dans le contrat entre les deux parties, était alors en fin de vie, commercialement parlant. Le groupe Yves Rocher aurait alors « dénoncé une partie des accords, mais pas tous », par téléphone et « sans aucun courrier recommandé ».
Yves Rocher dispose pourtant d'une ligne de conditionnement pour ses produits. Le groupe n'a pas pu être contacté. « Moi qui suis un client, il m'a fallu huit mois pour décrocher un rendez-vous », explique Raymond Delalay.
Comme mise de départ, Aisne conditionnement avait tablé en tout sur 200 000 €, somme qui aurait dû être amortie en cinq ans.
Trouver de nouveaux fournisseurs
Avant de préciser que « L'Oréal ne sous-traite plus », ce qui a encore réduit la liste de ses clients. « On est à la merci des autres dans notre activité », ajoute-t-il. « C'est la crise pour tout le monde… » Sans compter la concurrence, nombreuse dans le conditionnement d'après l'entrepreneur.
Sans se laisser abattre, il a l'intention de chercher de nouveaux fournisseurs parmi des sociétés moins grandes. Trouver un repreneur n'est pas encore à l'ordre du jour, ni les licenciements.
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