La société de transports Jégou, basée à Brécé, est en redressement judiciaire. Explications avec les dirigeants de l'entreprise, Christophe et Nicolas Jégou.
Depuis le 4 juillet 2012, la société de transports Jegou, qui gère trois sites à savoir Brécé, Compiègne et Agens, est placée en redressement judiciaire. Le 11 décembre, la société devra présenter son plan de continuation devant le tribunal de Rennes.
Une société fondée en 1991
L’entreprise a été fondée par Christophe Jégou, le gérant actuel, en 1991. Son cœur d’activité ? Le transport de produits secs, en partie alimentaires. La société réalise la majeure partie de son activité sur le territoire français : « nous avons 80 % de trafics nationaux et 20 % de trafics internationaux » précise Nicolas Jegou, fils du gérant et également contrôleur de gestion au sein de l’entreprise. Parmi ses gros clients, la société compte « Lactalis, Allflex ou encore Carrefour ».
En 2011, alors que l’entreprise fêtait son vingtième anniversaire, les résultats n’ont pas suivi. « Quand on a commencé à perdre de l’argent, les banquiers ont coupé les encours » explique Nicolas Jegou. N’ayant plus d’avance de trésorerie, la société s’est enfoncée dans une « spirale descendante ». Pourquoi ces chiffres négatifs en 2011 ? « C’est le jeu de la demande et de l’offre. Nous avions beaucoup de transporteurs mais peu de marchandises à transporter »
Face aux mauvais chiffres de 2011, Christophe Jegou a déposé le bilan. Une décision importante pour la suite. La société a été placée en redressement judiciaire à partir du 4 juillet 2012. Depuis cette date, c’est « le mandataire qui prend les rênes de la société ». Son rôle ? « Il représente tous les fournisseurs, c’est le représentant des créanciers. » Cette décision de justice gèlent les dettes. Depuis plus d’un an, plusieurs factures, se comptant en millions d’euros, sont impayées. « Les crédits sont figés. Cela nous permet de générer de la trésorerie » explique Nicolas Jegou.
« C’est dur mais formateur »
Mais attention, qui dit redressement judiciaire, dit aussi procédures très encadrées. « Nous avons rendez-vous deux fois par semaine avec notre mandataire judiciaire pour rendre compte de nos dépenses ». Ce mandataire, dans certains cas, peut confisquer le carnet de chèque ou la carte bancaire. L’entreprise Jégou, elle, est en « procédure simplifiée ». Lorsque le gérant signe un chèque, il doit être contresigné par le mandataire. « L’entreprise a été restructurée, nous avons supprimé des postes dans tous les corps de métier. »
Mais le gérant veut rester positif : « On commence à retravailler à l’international et nous sommes présents sur la France. Notre cœur de métier est le transport par véhicule à double plancher ce qui nous permet de transporter le double en termes de volume de produits » Actuellement, l’entreprise de transport Jegou compte 50 salariés, dont 30 sur Brécé.
Au tribunal le 11 décembre
La société devra présenter son chiffre d’affaires devant le tribunal de commerce de Rennes le 11 décembre prochain. Le gérant présentera son « plan de continuation » qui consiste à étaler le remboursement des dettes sur une période plus ou moins longue en fonction des sommes à rembourser. « Nous devons rembourser l’État, l’URSAF puis les salariés, les banques et les fournisseurs ».
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