Une partie des salariés et les dirigeants de la chapellerie Kanopi était mardi au tribunal de commerce du Mans. La liquidation judiciaire immédiate a été prononcée.
« Le chapeau est un accessoire et quand il n’y a plus d’argent, il n’y a plus d’argent », explique la voix un peu tremblante l’une des 7 salariées de Kanopi La Chapellerie du Loir.
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« Les gérants parisiens de notre société ne peuvent plus continuer. »
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Selon Bernard Verrier, le responsable de l’atelier, « c’est dû à l’état de santé de Laurent Monne, notre actionnaire principal. »
Le contrat avec la Qatar Airways, l’un des principaux clients de la chapellerie de Flée allait prendre fin, mais selon le chef d’atelier, le travail pour le renouveler était en cours et en bonne voie. La petite entreprise artisanale créée en 1902 avait décroché il fin 2011 une commande de « bibis » pour les hôtesses de l’air de la compagnie aérienne.
Fin 2012, l’entreprise était en difficulté avec un premier bilan négatif. « Mais grâce au crédit impôt recherche on avait pu rebondir. »
Kanopi espérait un énorme contrat avec l’armée. C’est finalement la concurrence qui a raflé la mise.
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En 2013, « le marché de la mariée s’étant écroulé », constate Bernard Verrier.
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C’est ce qui a porté un coup fatal aux comptes déjà serrés du chapelier.
Que va devenir le savoir-faire ancestral de ce fabricant de chapeaux de cérémonies et d’uniformes ?
Mardi 28 janvier, le tribunal de commerce du Mans a placé Kanopi en liquidation judiciaire immédiate. Les salariés sont au chômage.
Du côté de la mairie, c’est la surprise. « Nous n’avons pas été informés officiellement, même si je savais que la chapellerie connaissait des difficultés », fait savoir Myriam Feurtey-Maudet, le premier magistrat de la commune. Elle n’a pas eu de contact récent avec les dirigeants.
Pour la commune, c’est aussi un choc. Kanopi est la plus grosse entreprise locale à défaut d’être le principal employeur. « C’est une des rares en Sarthe à être classée entreprise du patrimoine vivant », souligne le maire qui espère que comme en 2009, après un premier redressement judiciaire, d’autres entreprises du secteur vont s’y intéresser et la sauver.
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