Placée en redressement judiciaire, la cave a vu sa production chuter en quarante ans. Une liquidation n'est pas exclue.
Fondée en 1948 par Jean Raffarin, père de l'ex-Premier ministre, la cave coopérative du Haut-Poitou, qui élabore des vins sous l'appellation IGP Val de Loire et AOC Haut-Poitou, a été placée en redressement judiciaire le 20 novembre et 5 des 14 salariés ont été licenciés. Cet épilogue judiciaire est la fin d'une longue descente aux enfers entamée au milieu des années 1990. Pour la coopérative, l'âge d'or a pris fin avec un épisode de gel en 1991, qui a divisé la récolte par trois, suivi en 1992 par une récolte pléthorique mais de mauvaise qualité. Cet effet de cisaille a fait fuir la clientèle et a conduit à un premier plan social en 1994. En 1995, le « pape du beaujolais », Georges Duboeuf, rachète la cave, modernise les installations et maintient la structure à flot avant de se retirer en 2006. La cave confie alors la commercialisation de ses vins à Alliance Loire, groupement de coopératives du val de Loire, mais la situation continue à se dégrader. Le partenariat ne fonctionne pas et est aujourd'hui considéré par les producteurs comme une erreur stratégique.
Une coquille vide
La production de la coopérative est en chute libre, tombant de 160.000 hl annuels dans les années 1970 à 11.000 hl en 2012. « Après la crise, des viticulteurs ont arraché leurs vignes, d'autres ne livrent plus leurs vins à la coopérative, car ils trouvent un meilleur prix auprès de négociants privés », note Frédéric Brochet, viticulteur indépendant implanté à Marigny-Brizay (Vienne). L'obtention du label AOC Haut-Poitou en 2011, si elle témoigne d'une capacité à produire des vins de qualité, n'a pas renversé la vapeur.
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