Procédures collectives et ventes aux enchères

 

Les "gêneurs" : dans l'univers kafkaïen des liquidateurs judiciaires

Source: atlantico.fr   |  5 février 2014
Vivre une liquidation judiciaire, que l'on soit dirigeant de société ou travailleur libéral, n'a rien d'une sinécure.
Cela tourne même au cauchemar lorsque le liquidateur n'y met pas du sien, voire que l'ensemble de la profession fait ralentir la machine. Suite de notre série animée par le mouvement des "gêneurs". omment j’ai découvert la liquidation judiciaire ? Par la situation la plus kafkaïenne qui soit. Quand mon vignoble est frappé de liquidation judiciaire en 2008, je perds le contrôle de l’intégralité de mes biens du jour au lendemain, et je suis mis à l’écart comme un enfant puni qui aurait fait une bêtise. Les repreneurs que je trouve moi-même, et qui proposent des prix décents sont écartés sans délicatesse par le liquidateur qui brade mes actifs à des acheteurs que je ne connais même pas ! Mes bouteilles de vin qu’on aurait pu trouver dans le commerce à 20 euros quelques mois auparavant partent pour 1 centime chacune ! Comment mes actifs peuvent-ils être vendus à des prix si bas ? Et surtout, comment une telle opacité est-elle possible dans un pays développé comme la France ? Je me rends alors compte que je ne suis pas le seul à me poser ces questions : la Banque mondiale a déjà épinglé le problème, et a désigné la France comme l’un des plus mauvais élèves de l’Europe en terme de « Résolution des faillites ». Elle stipule notamment que le taux de recouvrement des créances en France est l’un des plus bas d’Europe – environ 45% - tandis que la Belgique et la Suède avoisinent les 80% ! Mais pourquoi alors ? Il existe deux réponses possibles : si les biens sont vendus à des prix trop bas, ce peut être soit parce que le liquidateur les brade volontairement à un « proche », soit parce qu’il n’a pas réussi à trouver suffisamment d’acquéreurs potentiels dans le temps imparti. La première option relèverait de l’escroquerie, la deuxième de l’inefficacité. S’il est vrai que la profession a été secouée par quelques affaires louches qui se sont soldées par la radiation de certains liquidateurs, il faut reconnaître que le vrai problème tient davantage au manque d’efficacité : les liquidateurs ne sont que 400 à liquider 60 000 boîtes chaque année, ce qui fait un total de… 3 boîtes par liquidateur et par semaine de travail ! À ce rythme là, on comprend qu’ils n’aient pas le temps de chercher par eux-mêmes les meilleurs repreneurs pour chaque bien. Encore que, si les annonces de ventes qu’ils publiaient sur le web (et qu’ils sont obligés de publier) étaient pertinentes, il serait légitime de penser que le trop faible nombre de liquidateur est un faux problème. Mais c’est là que le bas blesse : quasiment aucun bien à vendre n’est accompagné d’une photo, et les descriptifs sont à coucher dehors (une voiture a été désignée par la mention « Matériel Roulant »). Avec un si faible niveau d’informations disponible sur internet, qui peut sérieusement acheter un bien saisi à part les connaisseurs du milieu ?

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