Assignée par l’Urssaf pour une dette de 800.000 €, la société d’exploitation hôtelière du Vista Palace a été placée sous assistance par le tribunal de commerce de Nice. La direction est optimiste
L'hôtel emblématique de Roquebrune-Cap-Martin connaît des difficultés financières sans précédent. Elles sont telles que le Vista Palace Hôtel a été placé en redressement judiciaire le 6 février dernier.
« La procédure débute, on a qualifié l'état de cessation de paiement », confirme le président du tribunal de commerce de Nice, Fabien Paul.
Depuis le jugement, la structure hôtelière roquebrunoise est placée sous le contrôle d'un administrateur, Me Pierre-Louis Ezavin.
Tout a été déclenché par une dette de 800 000 e dont l'Urssaf est comptable. C'est d'ailleurs l'organisme de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales qui a assigné la société d'exploitation hôtelière au tribunal.
« Une première période d'observation s'ouvre, elle est renouvelable six mois »,détaille celui qui est à la tête de la juridiction des Alpes-Maritimes.
« Une bénédiction »
Fabien Paul reste néanmoins optimiste : « Ça nous permet de bloquer le passif pour permettre à l'entreprise de reprendre de l'oxygène. À elle de nous démontrer qu'elle peut redevenir rentable et gagner de l'argent. »
Même le président du conseil d'administration et gérant, Bruno Arosio, parle de cette procédure comme d'« une bénédiction », précisant qu'il n'est « pas sous le contrôle de l'administrateur mais sous assistance ».
« La direction n'est pas accablée par la situation, assure Me Pierre-Louis Ezavin. Elle entre dans une période de report de créances durant laquelle des mesures de restructuration seront prises pour redresser l'entreprise. C'est une belle entreprise qui doit pouvoir rebondir. Il faut lui redonner du souffle. » Aujourd'hui, Bruno Arosio, qui représente le fonds d'investissements italien, admet avoir pris « pleinement la mesure des difficultés financières que l'hôtel a connues ces dernières années. Nous avons compris la réalité de la situation en recherchant les raisons ».Il l'incombe à l'ancienne direction.
Pour y remédier, il a embauché« de nouveaux managers pour donner un changement fort à la direction ».Leur mission est d'augmenter le taux d'occupation, le chiffre d'affaires et « améliorer l'organisation du travail ».
« Il y avait une telle pagaille,reconnaît-il, une situation si difficile, que le redressement peut permettre de stabiliser la structure, surtout vis-à-vis des créanciers. »
L'analyse des flux financiers entre le fonds d'investissement, la holding propriétaire des murs, et la société d'exploitation du fonds de commerce hôtelier sera également l'objet du travail de l'étude niçoise de Me Ezavin. Mais déjà, l'administrateur note dans les bilans « une direction défaillante au niveau commercial, marketing et de la gestion courante du personnel dans un climat tendu ».
« Préserver les salariés »
À la nouvelle direction, le triumvirat composé de Bruno Arosio, Rino Vago et Massimo Scaparta, a mis en place « des méthodes de travail plus actuelles ».
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